mercredi 20 avril 2011

Iceman "tout ce que je veux c'est de vous rendre heureux"

Comédie rock ? Poème rock ? Comédie musicale ? Jean Beaucé ne sait trop quelle étiquette choisir. Une chose est sûre : dans son nouveau spectacle, quatre comédiennes et trois musiciens cohabitent, se croisent sans réellement se mélanger. « Iceman », très librement inspiré de textes de l'auteur américain d'origine irlandaise Eugène O'Neill, n'établit aucune hiérarchie entre théâtre et musique. « Le groupe rock jouera, comme en concert, au centre de la scène, explique Jean Beaucé, pas dans un coin pour accompagner les actrices. » La prestation du trio rennais sera, en elle-même, un événement.
Un nouveau répertoire
Complot Bronswick refait surface, onze ans après un dernier concert aux Trans, et surtout, 20 ans après avoir contribué à la réputation rock de Rennes, dans la mouvance new-wave des Marquis de Sade et autre End of Data. Cette renaissance n'a rien du coup marketing. François Possémé, à la guitare et au chant, collabore, depuis des années, avec l'Aire Libre. Le batteur, Yves-André Lefeuvre, y passe régulièrement, notamment avec Santa Cruz. Les deux n'ont certainement pas perdu de vue Éric Trochu, le fondateur d'End of Data, qui reprend du service au chant et aux claviers. « Le groupe revient avec un nouveau répertoire, pas une compil' de ses anciens morceaux, précise le directeur de l'Aire Libre. Le ton reste rock, entre post new-wave et néo-punk, avec une pointe d'électro. »
Pour le volet « théâtre », Jean Beaucé fait appel à quatre comédiennes, rassemblées dans un café : Martine Dupé, Muriel Hélary, Florence Imbaud et Cécile Kiffer. Étant entendu que le sexe des personnages n'a aucune incidence sur le propos. « Il nous arrive tous, un jour, de renoncer. A un boulot, une croyance ou une appartenance politique. Ces quatre femmes sont en plein renoncement. Elles se réfugient dans l'alcool. Elles attendent quelqu'un pour fêter l'anniversaire de l'une d'elles. Or, cet ami, lui, a arrêté de boire, s'est réinséré socialement et a trouvé une certaine paix intérieure. » Tel un sauveur, il va tenter de remettre en selle les quatre personnages en rupture. « Il échouera. Pour autant, la pièce n'est pas sinistre, ni totalement désespérée. »
Les comédiennes interviennent entre les morceaux de Complot Bronswick, dans un registre plutôt spontané. « Je leur demande de jouer comme s'il s'agissait de leur propre vie avec le minimum d'artifice théâtral. » Le lien avec les rockeurs devrait se faire naturellement. « Leur univers, les paroles de leurs chansons sont cohérents par rapport au texte de la pièce. »
Benoit LE BRETON.

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